Sur les chemins du soi. Le Népal en solitaire: 2020

Présentation de "Sur les chemins du soi. Le Népal en solitaire".

Ce blog est le nomadisme narratif d'un voyageur en quête d'éveil.

Il était une fois un temps où je me suis senti absolument perdu, comme au bout du rouleau.

Un temps où j'avais fait des choix en conscience mais aussi emplis d'inconscience...

Un temps qui me déposait au fond d'une impasse d'où je ne pouvais sortir que les pieds devants ou par le dépassement complet de moi-même!

Humainement, professionnellement mais surtout sentimentalement, j'étais arrivé au bout d'une logique destructive qu'il fallait nécessairement transmuter sous peine de sombrer corps et âme.... C'est exactement ce que j'expérimentais en ces sombres moments avant de décider de partir un mois en solitaire sans guide, sans porteur et sans moyen de communication dans le Haut Himalaya.

Il fallait ici et maintenant sabrer la corde au bout de laquelle j'allais peut-être finir par me pendre...

Parce que pour découvrir qui l'on est vraiment, il faut savoir toucher ses propres limites intérieures et extérieures....

L'histoire retenait que cela se fasse en hiver, telle une épreuve supplémentaire à transcender!

Alors, quel lieu plus adapté que celui des traditions millénaires du karma et de la réincarnation afin de transmuter mes propres choix passés et d'y faire face?! Sonnait donc, après de nombreuses années de recherches sur le sens de la vie et le pourquoi de ma présence ici bas, le temps d'une introspection sans concession aucune. Seul et en très haute montagne, je la tenais ma contrée propice au recueillement radical et libre de toute forme de distraction! Ces lieux absolument reculés que sont le Haut Himalaya en hiver allaient savoir, sans faille, remettre en question mes profonds errements passés.

"Mon existence pouvait elle ainsi se résumer à mon travail, mes possessions ou autres désirs de pouvoir? Mais surtout à mon terrible échec et ma désespérance sentimentale?"


L'ego cache toujours une montagne de pureté.

C'est ainsi que je m'interrogeais avant mon départ. Il me fallait dès lors préparer mon sac à dos afin de m'arracher d'un quotidien devenu totalement anxiogène.... Partir à la découverte de soi...

Avec comme visée ultime celle du Soi avec un grand S.

Au détour de ma propre aventure initiatique, je souhaite que vous puissiez découvrir votre possible chemin vers de nouvelles portes à ouvrir quotidiennement. En fait, grâce à ce périple en solitaire, j'étais sur le point de découvrir combien chacun d'entre nous peut grandir, avancer et évoluer en conscience. Combien cet apprentissage a su réveiller mes forces intérieures, les seules capables de me trans-porter au delà de l'impasse où la vie m'avait rugueusement déposé. Ce sont elles aussi qui pouvaient libérer les possibles semences à ma sérénité et à ma plénitude, tant intérieures qu’extérieures...

Découvrir le silence absolu, me connecter aux forces démesurées de la Nature, expérimenter la solitude et me regarder face à face sans échappatoire faisaient éminemment partie du programme...

A mon retour, un mode de vie si différent s'imposait à moi!

J'allais enfin trouver la force de concentrer toute mon énergie à la réalisation de mes rêves.

En premier lieu, d'apprendre à me pardonner mes égarements passés, à m'aimer moi-même -seul sentier à l'amour des Autres- à ouvrir la lumineuse voie à un possible couple conscient et tellement d'autres choses encore...

Je décidais surtout de me lancer pleinement dans ma passion la plus chère: l'écriture.

Dans ma démarche de rédaction et de publication à venir, il me tenait à cœur de rester aussi libre qu'indépendant des grandes multinationales du livre. Ainsi, j'entreprenais de tout faire de la rédaction en passant par la conception jusqu'au choix d'imprimer localement. Rien ne compterait plus, désormais, que de partager mon chemin ascendant en tentant d'éclairer possiblement celui des Autres... Partir à la rencontre directe de mes futurs lecteurs au travers de conférences ou autres séances de dédicaces finissait par s'imposer telle une évidence:

Celle de remettre l'Humain au cœur de toutes nos démarches quotidiennes!

Je me lançais dès lors dans la création de ma propre maison d'édition et ce jusqu'à l'ultime limite de mes capacités financières. Afin de tenter d'aller jusqu'au bout de mon rêve et de tenter de le réaliser, j'avais déjà démissionné de mon emploi puis avais quitté mon logement en espérant des jours meilleurs.

Une vie de nomade dans un antique camping-car s'imposa à moi durant plusieurs années telle la plus adaptée à mon existence toujours plus tournée vers la simplicité et l'essentielle sobriété. Encore et toujours aujourd'hui me tient tant à cœur de rester libre des multinationales bien trop souvent sans respect pour les êtres lumineux que nous sommes TOUS.

Depuis, et sur les chemins de traverses, je ressens que le temps est venu pour chacun d'entre nous de laisser refleurir ses rêves et ses envies de bonheur simple.

Au travers de mes livres, mais aussi de ce blog, il me tient à cœur de vous faire partager photos, découvertes et ressentis intérieurs tout autant que de répondre à vos questions pour celles et ceux qui cheminent sur les chemins montagneux et parfois escarpés de leur propre introspection....

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Vidéo complémentaire du pourquoi de ce périple hivernal en solitaire ICI

C'est fort de mes expériences Himalayennes en solitaire et de 20 années de pratique de la méditation que je vous propose cette initiation à la méditation de la marche en don libre et conscient dans la démarche d'un monde fait de partages de nos richesses humaines et spirituelles. L’initiation se déroule sur 2H durant lesquelles je vous offrirai des clés à la découverte de l'instant présent ainsi qu'au fonctionnement du mental et de l'ego.

Yan.

Je propose aussi, et ce toute l'année, de vous guider dans la forêt du Huelgoat et dans les Monts d'Arrée.... Plus vieilles montagnes de France nées à l'air primaire!

Energies garanties!!!

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Mille mercis pour vos soutiens et partages.

Yan.

Portez vous bien et que l'ensemble des êtres vivants puissent trouver la paix et l’Éveil en tous temps et en tous lieux.

#Népal #Trek #Trek en solitaire #Randonnée #Randonner #Népalsolo #Spiritualité #Ésotérisme #Himalaya #Everest #Chomolungma #Méditation #Méditer #Zen

Reseaux sociaux. Danger!

A l'heure de Intelligence Artificielle et de ses immenses capacités, ne nous faut-il pas nous interroger sur ce que sont en train de devenir les réseaux sociaux?

De leur omniprésence, de l'utilisation de très puissants algorithmes, de la captation de nos données, de notre vie privée, de la censure qui s'y exerce de façon croissante, de la manière de tenter de nous rendre tous uniforme ou presque en pensées et en actes?!

Pour notre part, tout cela nous amènent des questionnements puissants sur l'utilité d'y rester et d'y participer tout court!

La censure n'est pas digne d'une démocratie du moment que l'on en appelle jamais à la violence, à la haine ou à toute forme de discrimination. Cependant, nous constatons que se fabrique progressivement une forme de pensée unique et dirigeante assez incompatible avec l'esprit de liberté.

Après avoir décidé de quitter la plate-forme YouTube, nous laissons ici notre dernier article via Blogger... Qui appartient aussi à Google!

Cette multinationale, et d'autres bien évidemment, investissent massivement dans la dite "Intelligence artificielle" depuis des années et pas seulement pour le progrès humain -loin s'en faut- mais surtout pour nous conduire vers le transhumanisme!

Nous n'entrons pas ici dans des débats et autres jugements ou certitudes mais vous invitons plutôt à vous renseigner sur ce vers quoi tout cela nous mènera inexorablement si nous ne reprenons pas notre Liberté...

N'adhérant pas à cette vue déformée de l'Humanité, nous préférons laisser cela de côté et nous investir pleinement dans les rapports humains et la reconnexion à la Nature...

-Les vidéos des nouveaux lieux à venir seront donc sur Odysee et nous vous en expliquons le pourquoi sur cette plateforme:

Bretagne insolite et mystique

-Privilégiant avant toute autre chose les rapports humains, je vous propose de venir à notre rencontre sur les marchés matinaux du Centre Bretagne.

Le mardi à Rostrenen(22)

Le jeudi à Le Huelgoat(29)

Foire aux livres de Saint-Pol-de-Léon(29) le vendredi toute la journée en juillet et août.

Le samedi à Morlaix (29) en juillet et août.

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Au plaisir de pouvoir continuer de partager avec vous.

Ad' et Yan.

Mes ouvrages disponibles à la vente.

#Facebook #Instagram #Réseaux #5G #Youtube #transhumanisme

Manjushri. Par delà le Bien et le Mal.

La vidéo ICI


Manjushri

A l'heure de Intelligence Artificielle et de ses immenses capacités, ne nous faut-il pas nous interroger sur ce que sont en train de devenir les réseaux sociaux?

Pour notre part, tout cela nous amènent des questionnements puissants sur l'utilité d'y rester et d'y participer tout court!

La censure n'est pas digne d'une démocratie du moment que l'on en appelle jamais à la violence, à la haine ou à toute forme de discrimination. Cependant, je constate que se fabrique progressivement une forme de pensée unique et dirigeante assez incompatible avec l'esprit de liberté.

Après avoir décidé de quitter la plate-forme YouTube, nous laissons ici notre dernier article via Blogger... Qui appartient aussi à Google!

N'adhérant pas à cette vue déformée de l'Humanité, nous préférons laisser cela de côté et nous investir pleinement dans les rapports humains et la reconnexion à la Nature...

-Les vidéos des nouveaux lieux à venir seront donc ici et je vous en explique le pourquoi sur cette plateforme:

Bretagne insolite et mystique

-Les articles écrits ne se partagent plus que par voie de courriels sur simple demande ici: terreve@ecomail.pro

-Privilégiant avant toute autre chose les rapports humains, je vous propose de venir à notre rencontre sur les marchés matinaux du Centre Bretagne.

Le mardi à Rostrenen(22)

Le mercredi à Callac(22)

Le jeudi à Le Huelgoat(29)

Le samedi à Carhaix(29)

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Le trek des 3 cols (Renjo La). Le Népal en solitaire.

Nous voici donc en direction du franchissement de ce troisième et dernier col, celui de Renjo La.

Si vous n'avez pas suivi le franchissement du premier, puis du second, en voici l'article: ICI

Il me fut déjà donné de franchir celui-ci d'ouest en est mais cette fois m'y voici dans le sens inverse. Il n'était donc point une découverte pour moi bien que je redoutais tout particulièrement ce nouveau franchissement après y avoir tant souffert en hiver 2016. Cela faisait déjà plus de trois semaines que je séjournais au dessus des 4000M d'altitude et j'étais fort surpris de mon relatif bon état physique et moral après tant de journées passées seul dans la très haute montagne. Le départ de cet ultime franchissement prenait logiquement lieu depuis le hameau de Gokyo et son sublime lac aux eaux turquoises... La veille, j'avais passé le début de la nuit au sommet du Gokyo Ri afin de méditer face à sa majesté Chomolungma (Everest) tout irradiée par une somptueuse pleine lune!

Un moment inoubliable et à jamais gravé dans ma mémoire dont je vous entretiendrai dans un prochain article. Cette aventure fut aussi le théâtre de ma première et unique expérimentation de la pratique tantrique du toumo!!!

Le début de parcours de cette journée est en faux plat et point trop éreintant mais sans oublier que nous sommes aux alentours des 5000M tout de même! Cela inclus donc un souffle plutôt court et une cavalcade cardiaque plutôt élevée...

Fatalement, dès le début de la partie ascensionnelle, mon organisme montra de grands signes de lassitude avec une étrange et terrible pointe au cœur comme si on m'y plantait un clou!

J'en était particulièrement affecté et même inquiet. Mon allure de progression s’effondre alors tout autant que mon rythme cardiaque monte en flèche! Je prends la sage décision de ne surtout pas forcer et de monter au ralenti! Dans l'autre sens, une année plus tôt, j'eus là aussi les plus grandes difficultés du monde à rejoindre le col du Renjo... Mon visage en témoigne ci dessous!

Une fois encore s'impose une impression de marcher sur la lune dans un décors tout de minéralité constitué!

Dans cette puissante montée, on entre dès lors dans une espèce de grand pierrier très pentu et absolument désertique, ce jusqu'à jonction du sommet de ce col qui, je le sais, va m'offrir une vue imprenable sur l'Everest, le Nuptse et le Lhotse. Rien de moins que le plus gigantesque minéral de notre planète! Ma connexion à celui-ci est intense et explique, selon moi, mon état plus que fébrile! En ce lieu s'était déjà imposée une profonde initiation l'hiver précédent et que je vous livre ici:

"Et si le rideau multicolore des drapeaux de sagesses du Renjo Pass avait réellement joué un rôle initiatique?

J’ai le sentiment qu’hier, par la voie d’ouest, ne s’est pas seulement alité l’astre de lumière. Un nouveau pan de mon existence s’est probablement couché là à jamais.

Qu’il repose en paix…

Reprenant chemin, je ne trouve point de salut à la réflexion car chaque brin de côte est vécu telle une épreuve. Souffle anarchique, maux de tête, tout va se faire en mode ralenti. Du coup, les pas se décomposent et les pauses s’allongent.

Seules ainsi, les contemplations peuvent se savourer. En se posant à nouveau, la simplicité du présent me rattrape enfin.

Faire silence, se laisser transpercer par les énergies de la minéralité…

Arrivé, je dépose mon fatras de béton. Il n’est pas simplement composé de vêtements ou d’accessoires mais symboliquement tout autant du poids d’une vie, de ces événements qu’on ne sait quitter, abandonner et laisser au passé auxquels ils appartiennent. N’est-il pas temps?

Je me lance dans une après-midi complète de rédaction cathartique embrassée de solitude. Après tant d’efforts consentis, de distances parcourues, de cols franchis, rien ne semble plus sonner pareil. Des hauteurs, des largeurs, des profondeurs, des grands écarts, il ne reste qu’une réalité:

Celle de l’intériorité.

L’ensemble de mes voyages, ces interminables marches, courses à pied ou treks aux longs courts m’ont finalement ouvert une porte. Ce second voyage solitaire au pays des neiges éternelles vient de me l’offrir. C’est un royaume entier qui se dessine et se livre. Tout est enfin là. L’Everest, le désert du Sahara, le pôle Nord, la forêt Amazonienne, les voilà soudainement tous en mon propre sein.

Si ces lieux énergétiques et esseulés sont propices à la découverte de cela, qu’il en soit ainsi.

-------------------Alléluia-------------------------

La légère perte d’altitude m’a été salutaire, rétrocédant une part de mon souffle dû. Les dernières raies de lumière se consument sur les pages du soûtra du cœur. Le calme des lieux me pénètre et je dîne seul avec les propriétaires du lodge. Je décide que l’agitation des étapes clés restera maintenant derrière moi et savoure ces instants. Je m’en vais me reposer sur ces révélatrices idées tout en m’interrogeant: «Pourquoi faut-il donc toucher les limites de nos capacités pour que s’ouvre la vision de la clarté lumineuse de l’Esprit?»

Extrait de "La révélation de soi" Népalsolo Tome 2.

En un mot comme en mille, ces périples sont avant tout des aventures spirituelles initiatiques que j'ai toujours tenté de vivre le plus intensément que possible.

Revenons à nos moutons dans la courte description de ce dernier franchissement de col:

Après plusieurs heures de marche au ralenti et le cœur aussi gros que transpercé, je finis par rejoindre le sommet afin d'y redécouvrir ce panorama inouï et bouleversant!

Sommet atteint et longue récupération faite, la suite est tellement plus aisée avec une longue descente quasi constante jusqu'au hameau de Lungden. Il suffit de longer cette rivière glacée glougloutant sous une luisante couche de glace. Le dernier petit lac offre toujours cette si improbable plage de sable blanc avec sa karka de pierres sèches délabrée! Si on était pas tout juste sous les 5000M d'altitude, on trouverai plaisir à y faire villégiature!

Le dernier des trois cols a finalement été franchi tant bien que mal et ce long périple esseulé va se terminer par une courte retraite de quelques jours au monastère de Thamé.

Il n'est ici surtout question que de vous inviter à vous lancer vous aussi dans un travail d'introspection où que ce soit. En Nature, dans votre jardin ou votre chambre tout est possible car, en fait, tous les lieux sont en permanence propice à la découverte de soi puis du Soi...

A celles et ceux qui souhaitent aller plus loin, je vous invite à parcourir mes deux ouvrages consacrés à mes treks hivernaux en solitaire dans ces lieux fantasmagoriques afin de vous imprégner de l'univers empli de spiritualité qu'il distille à tous les sinus prêt à s'ouvrir en grand!

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👇Vidéo et diaporama ci-dessous👇

Le diaporama:

(5 pers. maximum par initiation)

Yan.

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Le trek des 3 cols (Cho La). Le Népal en solitaire.

Nous voici donc en direction du franchissement du second col, celui de Cho La réputé pour être le plus dangereux des trois en raison du fait qu'il faille longer son étriqué glacier. Si vous n'avez pas suivi le franchissement du premier en voici l'article: ICI La première partie de ce second opus du trek des trois cols fut légèrement particulier pour moi puisqu'ayant enchainé le premier (Kugma La) puis l'ascension du Khalla Pathar dès le lendemain matin. J'avais ainsi décidé, après le premier col et la visite du belvédère de l'Everest, de faire halte au hameau de Dzongla et ses 4830 mètres d'altitude afin de prendre un repos d'une demi journée bien mérité.

L'arrivée jusqu'à la poignée de maisons se fit par un long et fin layon perché au dessus d'un très beau lac gelé aux accents bleutés. Une montée point trop harassante de trois heures à peine si votre rythme est bon. L'après midi sur place fut consacrée au lavage de mes affaires et de mon corps dans une douche presque chaude.... Un privilège!

Le lendemain matin, je m'élançais donc vers Cho La pass en m’étant préalablement assuré que la météo serait parfaitement clémente car autrement le franchissement devient très périlleux en hiver pour ne par dire parfois mortel! Cette fois, on retrouve les bonnes vieilles habitudes du Haut Himalaya népalais avec une montée très ardue, un froid glacial bien évidemment et un monde minéral omniprésent jusqu'à vous laisser songer que vous allez finir par avoir à faire de l'alpinisme pur!

Les immenses blocs de pierres finiront par se resserrer de plus en plus devant vos pas, vous contraignant à serpenter entre eux en direction des sommets que vous ne voyez même plus tout emprisonnés par ce mur à pic de pierres dépouillées et austères... Ma respiration est quelque peu saccadée à l'approche des 5000 mètres et les pauses se font obligatoires et salutaires. Un promontoire somptueux va finir par s'offrir à mon regard aussi persan qu'émerveillé sur l'aval de ces montagnes. Un corbeau se joint à moi et semble se délecter, lui aussi, du panorama offert là. Différence majeure entre nous, ces ailes le portent au loin en glissant sur les airs affinés d'oxygène. Je vous laisse trouver où il se situe sur la photo :)

La minéralité complète reprend ses droits sitôt le point de vue abandonné et mon sac à dos semble vouloir m'empêcher d'aller plus avant en tirant de tout son poids vers le bas....

"Si mon organisme est à la peine, une fois encore, mon esprit touche à une forme d'allégresse comme imprégné des milliers d'esprits qui semblent demeurer là depuis des millénaires. Si la rudesse des lieux peut paraitre inouïe, elle dispense en continu cette sorte d'enseignement du moment présent, de la concentration totale et d'une obligation à la plénitude d'être! Ce n'est pas rien qu'un tel enseignement qui vient imprimer, voire encoder, votre structure même! Tous mes voyages esseulés dans le Haut Himalaya ont tout justement procédé de cette si singulière recherche sur ce que nous sommes au plus profond de nos cellules..

De notre ADN: Des êtres spirituels!

Si l'on pouvait rester tardivement à traverser ce décor aux ultimes luminosités orangées du coucher du soleil, je suis certain qu'on envierait en rien une balade pédestre sur Mars! La démesure des lieux est une fois de plus que tout bonnement inouïe!" Népalsolo Tome 3.

La montée se poursuit jusqu'à la jonction du bas du glacier de Cho La.

"Il me faut très vite m'affairer à sortir les crampons et à les apposer sur mes chaussures de trek. Au dessus de ces cinq milles, ce ne sont que congélations translucides, pierres brisées et fendues en mille morceaux qui peuplent les lieux esseulés! Je me faufile lentement entre des blocs de minéraux arrachés par la terrifique virilité du gel."

Népalsolo Tome 3.

Je ne me sens pas très fier sur cette frêle sente perchée au dessus de ce monstre de glace prêt à happer tout ce qui pourrait tomber dans sa grande bouche démesurée. Cela me rappel cet homme tout juste retrouvé quarante années après sa disparition. Cet immense organisme congelé avait fini par le relâcher de sa temporalité ralentie.... Un canadien porté disparu depuis mille neuf soixante dix sept finalement identifié grâce à une radiographie de sa dentition! J'avance plus que prudemment en apposant mes "pieds cloutés" dans des traces déjà profondément enfoncées.

La jonction se fait de la sorte jusqu'au bout dans une sente se rétrécissant sans cesse. Quel bonheur d'en voir la fin et de s'extirper de cette difficulté! En un mot comme en mille, l'extrême rudesse de ces lieux plongés dans l'hiver est fabuleusement belle!

Comme toujours, l'ultime pointe culminante de ce col est tapissé de drapeaux multicolores de prières mahayanistes.... Un nouvelle descente d'un pierrier légèrement moins long et impressionnant que celui de Kungma La se tient prêt à accueillir nos frêles bâtons tordus.

Dans le pierrier de Cho La.

D'étranges pierres semblent comme marquées de codes indéchiffrables composés de mousse et je décide alors qu'elles pourraient être un lieu idéal à une longue méditation minérale. Si ce franchissement du col de Cho La peut s'avérer plus dangereux que celui de Kungma La et est réputé comme tel à cause de son glacier enneigé, l'étape complète s'avère moins difficile et moins longue que le premier col. De la sorte, il me fut offert ce luxe méditatif d'une bonne heure qui permettait aussi un repos bien mérité. De cela, il n'en fut jamais question à Kungma La au risque de ce retrouver dans l'immense glacier de l'Everest à la tombée de la nuit....

Après cela, la fin du parcours semblait même aisée et en pente douce à se contenter de suivre le cours d'eau descendant jusqu'au hameau de Dragnag. De là, la journée se termine paisiblement à regarder le soleil s'affaisser derrière les sommets au pied Du Cho Oyu et ses 8200 mètres d'altitude.

De cette étape, je retiendrai qu'il faille essentiellement s'assurer d'une météo parfaitement clémente afin de ne point se retrouver prisonnier des glaces du Cho La....

Notre prochain article concernera donc l'ultime épreuve du dépassement du col du Renjo La et ses quasis 5500 mètres!

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Le diaporama:

Le trek des 3 cols (Kongma La). Le Népal en solitaire.

Le trek des 3 cols au Népal.

Pour cet article, nous allons nous concentrer sur un des treks emblématique du Haut Himalaya népalais: celui dit des trois cols pour ceux de Kongma La (5550M), Cho La (5420M) et Renjo La (5460M).

J'ai eu la possibilité d'effectuer ce trek à l'hiver 2017 après en avoir déjà fait une partie en fin décembre 2016 via le Renjo La et ce par l'Ouest alors que ce trek est réputé "moins difficile" en l'exécutant d'Est en Ouest... Nous ne parlerons pas aujourd'hui de l'ensemble du parcours que j'avais déjà englouti depuis le bas de la "vallée", ayant laissé de côté le choix de la simplicité qu'est d’atterrir à "l'aérodrome le plus dangereux du monde": celui de Lukla!

Les grandes difficultés dues au manque d'oxygène commencent donc au départ du petit bourg composé de quelques maisons (Chukhung) et ses 4730M d'altitude. Le premier des 3 cols est souvent dit être le plus ardu de ce périple mais pour ma part, ce fut bien celui du Renjo et ce les deux fois qu'il me fut donné de le franchir...


Chukhung emmailloté d'un brouillard hivernal...

Le lieu peut servir à une pause d'acclimatation à l'altitude avant de se lancer vers l'ascension des trois cols. C'est exactement ce qui fut fait avec une escapade allégée de mon sac à dos jusqu'au Chukhung Ri et ses 5550M dès le lendemain de mon arrivée sur site. Nous sommes en hiver et il est primordial de bien appréhender les possibles changements de temps. Le froid peut devenir plus qu'intense à la disparition du soleil et la possible arrivée de la neige.... Assurez-vous donc que la météo sera clémente à chaque étape et encore plus à chaque franchissement d'un des trois cols!

Je décidais donc de m'offrir la journée complète à flâner en direction du sommet de ce promontoire esseulé... Privilège des privilèges que de m'accorder une très longue méditation face au Nuptse!

"Regard élevé, les sommets verglacés du plus grand massif minéral de la planète imprime au bleu des cieux une teinte pareille à celle d'un cristal limpide.... Je m'installe en "lotus" sous la compassionnelle protection d'une très longue guirlande de drapeaux de sagesses. Elle gifle puissamment ces vents courroucés tout en s'étiolant de divines paroles d'amour. Quel plus beau cadre possible à une méditation enrochée que celui là?! Mon crâne de cristal s'imprime jusqu'au cœur des rayons solaires sauvagement libérés en ces lieux reculés. Cette fois, le claquement assourdissant ne rompt point ma concentration mais semble même la rythmer! J'ai malgré tout entrepris de me protéger des éléments derrière un petit chorten de pierres séchées...." Extrait de "Le hasard n'existe pas!" Népalsolo. Tome 3.

Sur la redescente, mes frêles pensées vagabondent aux difficultés à appréhender sur la prochaine aurore à venir. Ce sera sur l'initiale luminescence de celle-ci que je me lancerai vers le premier col. Si la distance séparant Chukhung de Lobuche peut sembler moindre, un peu plus de 11 kilomètres, ce serait oublier les nombreux obstacles qui m'attendront alors... Dénivelés, manque d'oxygène, froid, fatigue... C'est donc sur un trait de lumière phosphorescent, comme seul sait le proposer ce Haut Himalaya, que je fais départ. Cette fois chargé de mes 15 kilos et l'estomac le plus rempli que possible...

Chukhung aux aurores.

La température est absolument glaciale et le restera plusieurs heures avant que l'astre de lumière ne sorte de derrière ces incommensurables sommets. Tout mon organisme est en grande difficulté et finit même par imprimer ma volonté de sa désapprobation. Combien de fois me suis-je déjà surpris coupé en deux entre un corps criant pitié et un esprit me sommant de continuer ce jeu d'allégresses spirituelles!!! J'évite de me retourner pour ne point me laisser prendre à l'envie de renoncer qui me taraude régulièrement... Je me contente dès lors de concentrer l'ensemble de mon énergie dans chacun de mes pas et de remercier pour cette incroyable expérience du moment présent! Les dénivelés sont finalement avalés et le soleil, sitôt son arrivée, redonne du baume au cœur.

Le Nuptse via Kongma La.

Ne se présente qu'une seule et unique voie montante interdisant toute velléité à se perdre... Le sommet du Nuptse commence à se dévoiler au grès de la progression de chacun de mes pas dans un paysage quasi lunaire... Bien sûr, la montée a été ponctuée de nombreux arrêts respiratoires et à la récupération hydrique. L'air est tout aussi sec que congelé et fait exigence à boire entre 3 et 4 litres d'eau quotidiennement. C'est un point à ne surtout pas négliger! Dans cette journée marathon, il faut savoir se dispenser quelques haltes salutaires tout en conservant à l'esprit qu'il faudra arriver avant la tombée de la nuit au village de Lobuche. Celui-ci se trouve de l'autre côté du col et s'offre après franchissement du glacier du Khumbu. D'ici-là se propose d'abord un petit lac au bleuté turquoise que je nommerai plus tard le lac aux baleines!

Le Lac de Kungma La.

"Je tends l'oreille à d'étranges sonorités qui se font de plus en plus précises au fil de mon avancée. La folie de ces lieux offrirait-elle des mirages pareils à ceux des déserts?! En légère descente, je rejoins Miroslav qui est allongé au bord d'un improbable lac à la couverture glacée. Il laisse encore entrevoir une cristallinité turquoise certaine mais ce sont surtout ses complaintes baleinières qui retiennent mon attention! Les rauques tonalités entendues à des centaines de mètres à la ronde émanaient donc des entrailles de ce petit loch. De profondes poches d'airs prisonnières des glaces semblent trouver en un point une belle échappatoire. Elles gratifient ainsi le silence délaissé des sommets par ces chants de sirènes... En son bord, les arabesques glacières griffonnent de singulières rayures pétrifiées à ce disque chantant gravé de bleus.."

Extrait de "Le hasard n'existe pas!" Népalsolo. Tome 3.

Après nouvelle pause méditative et respiratoire se présente immédiatement une pente ascensionnelle qui permet le ralliement du sommet de ce premier col. J'y devine en son apogée des drapeaux de prières bouddhistes. Ce pinacle de pierres et de glace laisse mes inspirations profondément spirituelles graver mon esprit là où l'ensemble de mes cellules corporelles hurlent leur exaspération. Espace et temps sont ici comme distordus ne laissant pas réflexion immédiate à tous les ressentis supérieurs et émanant du Divin... Il me faudra des semaines pour vraiment mesurer tout ce qui m'est enseigné là!

Le sommet de Kongma La en vue...

La cime de ce col va me livrer un panorama des plus fantastiques avec les pics vertigineux du Nuptse, Lhotse, la face Nord de l’ineffable Ama d'Ablam sacrée avec au loin le Makalu fort de ses 8485M!

Partie du panorama depuis Kongma La.

La vue plongeante dispense aussi un aperçu des difficultés restantes: Descendre l'immense pierrier qui rejoint la lèvre proéminente du glacier de l'Everest, traverser celui-ci pour finalement atteindre Lobuche... La plongée au cœur de ces débris minéraux se fait précautionneusement avec mes bâtons que j'appose au coup par coup... Cela n'empêchera pas une chute, sans trop de gravité, qu'une de mes frêles baguettes stabilisatrices n'a pas du tout apprécié! Plus la proéminence de l'entrée du glacier s'approche et plus la difficulté apparait évidente. Le couloir congelé a perdu presque 20% de sa capacité ces dernières années et oblige une descente abrupte en son cœur.

Bord du glacier du Khumbu.

Il faut un peu plus d'une heure de marche au beau milieu des moraines, des crevasses et de ces placides étangs de glaçons pour joindre l'autre rive qui, elle aussi, présente la même boursouflure de pierres gelées. Vous vous retrouvez ainsi comme suspendu dans un no man's land improbable et presque en dehors de notre espace/temps habituel! La traversée en devient surréaliste vous laissant autant hébété qu'admiratif de ce lieu hors du commun...

Le glacier du Khumbu avec le sommet du Pumori en toile de fond.

Arrivé totalement exténué à la poignée de demeures de Lobuche, je m'écroule dans un fauteuil en contemplant les lueurs mourantes de cette journée incroyable... On comprend tellement mieux les coutumes, traditions et croyances de ce peuple resté coupé du reste du monde depuis des centaines et des centaines d'années... Vit ici une spiritualité inouïe qu'il convient de frôler sur la pointe des pieds tant elle nous est déroutante à nous autres occidentaux... C'est précisément ce que je suis venu chercher dans cette contrée au nul pareil et ce à plusieurs reprises.

Bien au delà de toutes les descriptions que je pourrai vous livrer ici, il convient avant tout de comprendre que palpite là une Énergie spirituelle stupéfiante que j'ai tenté de retransmettre de mon mieux au travers de mes récits...

L'épopée du prochain col, celui de Cho La, est à venir très bientôt...

Yan SERRE.

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