Le trek des 3 cols (Kongma La). Le Népal en solitaire.

Le trek des 3 cols au Népal.

Pour cet article, nous allons nous concentrer sur un des treks emblématique du Haut Himalaya népalais: celui dit des trois cols pour ceux de Kongma La (5550M), Cho La (5420M) et Renjo La (5460M).

J'ai eu la possibilité d'effectuer ce trek à l'hiver 2017 après en avoir déjà fait une partie en fin décembre 2016 via le Renjo La et ce par l'Ouest alors que ce trek est réputé "moins difficile" en l'exécutant d'Est en Ouest... Nous ne parlerons pas aujourd'hui de l'ensemble du parcours que j'avais déjà englouti depuis le bas de la "vallée", ayant laissé de côté le choix de la simplicité qu'est d’atterrir à "l'aérodrome le plus dangereux du monde": celui de Lukla!

Les grandes difficultés dues au manque d'oxygène commencent donc au départ du petit bourg composé de quelques maisons (Chukhung) et ses 4730M d'altitude. Le premier des 3 cols est souvent dit être le plus ardu de ce périple mais pour ma part, ce fut bien celui du Renjo et ce les deux fois qu'il me fut donné de le franchir... 

Chukhung emmailloté d'un brouillard hivernal...

Le lieu peut servir à une pause d'acclimatation à l'altitude avant de se lancer vers l'ascension des trois cols. C'est exactement ce qui fut fait avec une escapade allégée de mon sac à dos jusqu'au Chukhung Ri et ses 5550M dès le lendemain de mon arrivée sur site. Nous sommes en hiver et il est primordial de bien appréhender les possibles changements de temps. Le froid peut devenir plus qu'intense à la disparition du soleil et la possible arrivée de la neige.... Assurez-vous donc que la météo sera clémente à chaque étape et encore plus à chaque franchissement d'un des trois cols!

Je décidais donc de m'offrir la journée complète à flâner en direction du sommet de ce promontoire esseulé... Privilège des privilèges que de m'accorder une très longue méditation face au Nuptse! 

"Regard élevé, les sommets verglacés du plus grand massif minéral de la planète imprime au bleu des cieux une teinte pareille à celle d'un cristal limpide.... Je m'installe en "lotus" sous la compassionnelle protection d'une très longue guirlande de drapeaux de sagesses. Elle gifle puissamment ces vents courroucés tout en s'étiolant de divines paroles d'amour. Quel plus beau cadre possible à une méditation enrochée que celui là?! Mon crâne de cristal s'imprime jusqu'au cœur des rayons solaires sauvagement libérés en ces lieux reculés. Cette fois, le claquement assourdissant ne rompt point ma concentration mais semble même la rythmer! J'ai malgré tout entrepris de me protéger des éléments derrière un petit chorten de pierres séchées...." Extrait de "Le hasard n'existe pas!" Népalsolo. Tome 3.

 

 

Sur la redescente, mes frêles pensées vagabondent aux difficultés à appréhender sur la prochaine aurore à venir. Ce sera sur l'initiale luminescence de celle-ci que je me lancerai vers le premier col. Si la distance séparant Chukhung de Lobuche peut sembler moindre, un peu plus de 11 kilomètres, ce serait oublier les nombreux obstacles qui m'attendront alors... Dénivelés, manque d'oxygène, froid, fatigue... C'est donc sur un trait de lumière phosphorescent, comme seul sait le proposer ce Haut Himalaya, que je fais départ. Cette fois chargé de mes 15 kilos et l'estomac le plus rempli que possible...

Chukhung aux aurores.

La température est absolument glaciale et le restera plusieurs heures avant que l'astre de lumière ne sorte de derrière ces incommensurables sommets. Tout mon organisme est en grande difficulté et finit même par imprimer ma volonté de sa désapprobation. Combien de fois me suis-je déjà surpris coupé en deux entre un corps criant pitié et un esprit me sommant de continuer ce jeu d'allégresses spirituelles!!! J'évite de me retourner pour ne point me laisser prendre à l'envie de renoncer qui me taraude régulièrement... Je me contente dès lors de concentrer l'ensemble de mon énergie dans chacun de mes pas et de remercier pour cette incroyable expérience du moment présent! Les dénivelés sont finalement avalés et le soleil, sitôt son arrivée, redonne du baume au cœur.

Le Nuptse via Kongma La.

 

Ne se présente qu'une seule et unique voie montante interdisant toute velléité à se perdre... Le sommet du Nuptse commence à se dévoiler au grès de la progression de chacun de mes pas dans un paysage quasi lunaire... Bien sûr, la montée a été ponctuée de nombreux arrêts respiratoires et à la récupération hydrique. L'air est tout aussi sec que congelé et fait exigence à boire entre 3 et 4 litres d'eau quotidiennement. C'est un point à ne surtout pas négliger! Dans cette journée marathon, il faut savoir se dispenser quelques haltes salutaires tout en conservant à l'esprit qu'il faudra arriver avant la tombée de la nuit au village de Lobuche. Celui-ci se trouve de l'autre côté du col et s'offre après franchissement du glacier du Khumbu. D'ici-là se propose d'abord un petit lac au bleuté turquoise que je nommerai plus tard le lac aux baleines! 

Le Lac de Kungma La.

"Je tends l'oreille à d'étranges sonorités qui se font de plus en plus précises au fil de mon avancée. La folie de ces lieux offrirait-elle des mirages pareils à ceux des déserts?! En légère descente, je rejoins Miroslav qui est allongé au bord d'un improbable lac à la couverture glacée. Il laisse encore entrevoir une cristallinité turquoise certaine mais ce sont surtout ses complaintes baleinières qui retiennent mon attention! Les rauques tonalités entendues à des centaines de mètres à la ronde émanaient donc des entrailles de ce petit loch. De profondes poches d'airs prisonnières des glaces semblent trouver en un point une belle échappatoire. Elles gratifient ainsi le silence délaissé des sommets par ces chants de sirènes... En son bord, les arabesques glacières griffonnent de singulières rayures pétrifiées à ce disque chantant gravé de bleus.." 

Extrait de "Le hasard n'existe pas!" Népalsolo. Tome 3.

Après nouvelle pause méditative et respiratoire se présente immédiatement une pente ascensionnelle qui permet le ralliement  du sommet de ce premier col. J'y devine en son apogée des drapeaux de prières bouddhistes. Ce pinacle de pierres et de glace laisse mes inspirations profondément spirituelles graver mon esprit là où l'ensemble de mes cellules corporelles hurlent leur exaspération. Espace et temps sont ici comme distordus ne laissant pas réflexion immédiate à tous les ressentis supérieurs et émanant du Divin... Il me faudra des semaines pour vraiment mesurer tout ce qui m'est enseigné là!

 

Le sommet de Kongma La en vue...

 

La cime de ce col va me livrer un panorama des plus fantastiques avec les pics vertigineux du Nuptse, Lhotse, la face Nord de l’ineffable Ama d'Ablam sacrée avec au loin le Makalu fort de ses 8485M!

Partie du panorama depuis Kongma La.

 

La vue plongeante dispense aussi un aperçu des difficultés restantes: Descendre l'immense pierrier qui rejoint la lèvre proéminente du glacier de l'Everest, traverser celui-ci pour finalement atteindre Lobuche... La plongée au cœur de ces débris minéraux se fait précautionneusement avec mes bâtons que j'appose au coup par coup... Cela n'empêchera pas une chute, sans trop de gravité, qu'une de mes frêles baguettes stabilisatrices n'a pas du tout apprécié! Plus la proéminence de l'entrée du glacier s'approche et plus la difficulté apparait évidente. Le couloir congelé a perdu presque 20% de sa capacité ces dernières années et oblige une descente abrupte en son cœur.

Bord du glacier du Khumbu.

 

Il faut un peu plus d'une heure de marche au beau milieu des moraines, des crevasses et de ces placides étangs de glaçons pour joindre l'autre rive qui, elle aussi, présente la même boursouflure de pierres gelées. Vous vous retrouvez ainsi comme suspendu dans un no man's land  improbable et presque en dehors de notre espace/temps habituel! La traversée en devient surréaliste vous laissant autant hébété qu'admiratif de ce lieu hors du commun...

Le glacier du Khumbu avec le sommet du Pumori en toile de fond.

 Arrivé totalement exténué à la poignée de demeures de Lobuche, je m'écroule dans un fauteuil en  contemplant les lueurs mourantes de cette journée incroyable... On comprend tellement mieux les coutumes, traditions et croyances de ce peuple resté coupé du reste du monde depuis des centaines et des centaines d'années... Vit ici une spiritualité inouïe qu'il convient de frôler sur la pointe des pieds tant elle nous est déroutante à nous autres occidentaux... C'est précisément ce que je suis venu chercher dans cette contrée au nul pareil et ce à plusieurs reprises.

Bien au delà de toutes les descriptions que je pourrai vous livrer ici, il convient avant tout de comprendre que palpite là une Énergie spirituelle stupéfiante que j'ai tenté de retransmettre de mon mieux au travers de mes récits...

L'épopée du prochain col, celui de Cho La, est à venir très bientôt...

Yan SERRE.

https://www.le-couple-alchimique.com/

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C'est fort de mes expériences Himalayennes en solitaire et de 20 années de pratique de la méditation que je vous propose cette initiation à la méditation de la marche en don libre et conscient dans la démarche d'un monde fait de partages de nos richesses humaines et spirituelles. L’initiation se déroule sur 2H durant lesquelles je vous offrirai des clés à la découverte de l'instant présent ainsi qu'au fonctionnement du mental et de l'ego.

(5 pers. maximum par initiation)

Yan.

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